Crypto-monnaie 3.0 – Une monnaie que les législateurs adorent
Comme chacun sait, plusieurs événements ont eu lieu qui laissent à penser que les crypto-monnaies sont en grande difficulté.
L’effondrement de FTX s’est produit en l’espace de 10 jours en novembre 2022, à la suite d’un rapport de CoinDesk publié le 2 novembre. Ce rapport révélait qu’Alameda Research, société commerciale cotée, également gérée par Bankman-Fried, possédait une participation importante, à hauteur de 5 milliards de $, dans FTT, le garant initial de FTX. Cette séquence d’événements a eu pour conséquence l’effondrement de FTX, la déclaration de banqueroute de l’entreprise et l’emprisonnement puis l’extradition vers les USA de son ancien PDG ayant à répondre de plusieurs chefs d’accusation sur les plans pénal et civil.
Autre événement marquant : la répression exercée par le gouvernement chinois sur l’exploitation et la commercialisation de crypto-monnaies. La Chine était une plaque tournante majeure des crypto-monnaies, représentant plus de la moitié de la capacité mondiale de bitcoins. Pourtant, en mai 2021, le gouvernement a commencé à sévir contre l’exploitation des crypto-monnaies, prétextant des préoccupations en termes de consommation d’énergie et de risques financiers. En conséquence, de nombreuses exploitations ont fermé, ce qui s’est traduit par une chute notable des cours des bitcoins. Le gouvernement a également renforcé les restrictions sur le commerce de crypto-monnaies, entraînant la chute de la valeur de nombreuses crypto-monnaies.
Il faut ajouter à cela le piratage récent de plusieurs plateformes décentralisées de finance (DeFi). En Juillet 2021, la plateforme DeFi, Poly Network, a été piratée pour plus de 600 millions de dollars en crypto-monnaie. Les pirates ont été en mesure d’exploiter une faille dans les contrats intelligents de la plateforme, ce qui leur a permis de transférer des fonds dans leurs propres portefeuilles. Bien que les pirates aient finalement restitué la plupart des fonds, cet incident a mis en lumière les risques liés à la sécurité des plateformes décentralisées et aux potentielles énormes pertes financières. Cet incident a également soulevé des questions sur la maturité et la fiabilité de l’écosystème des DeFi qui n’en sont qu’aux premiers stades de leur développement.
Paradoxalement, nous penson qu’il n’y a pas de meilleur moment pour lancer des crypto-monnaies qui auraient du succès. La question consiste à savoir comment associer les points forts de la blockchain – décentralisation, contrats intelligents, atouts de la monnaie virtuelle – aux besoins de la société d’être dans un État de droit, de conformité, de contrôle et de protection des consommateurs/investisseurs. Les nouvelles applications ne seront pas au service du blanchiment d’argent et des activités criminelles mais, au contraire, au service d’un nouvel ensemble d’utilisateurs – la vaste majorité.
Le principal problème à résoudre est d’associer un jeton (token) de la blockchain à un certificat qualifié eIDAS ce qui voudrait dire créer un contrat intelligent de blockchain capable de vérifier l’authenticité du certificat et de l’associer au jeton. Voici les étapes nécessaires :
Obtenir un certificat qualifié eIDAS : il s’agit d’un certificat numérique émis par une tierce partie de confiance, qui confirme l’identité d’une personne physique ou morale. Il est émis selon la réglementation eIDAS, laquelle fixe des normes pour l’identification électronique et les services de confiance dans toute l’Union Européenne.
Créer un contrat intelligent : il s’agit d’un programme qui s’auto-exécute dans la blockchain. Il peut être programmé pour effectuer différentes tâches, comme vérifier l’authenticité d’un certificat et l’associer à un jeton.
Vérifier le certificat : le contrat intelligent devra vérifier l’authenticité du certificat qualifié eIDAS. Cela peut comprendre la vérification de la signature du certificat numérique, de l’identité de son émetteur ou la garantie que le certificat n’a pas été révoqué.
Associer le certificat à un jeton : une fois le certificat vérifié, le contrat intelligent peut l’associer à un jeton de blockchain. Cela peut se traduire par l’ajout de la clef publique du certificat aux métadonnées du jeton par exemple.
Les avantages de l’association d’un jeton de blockchain à un certificat qualifié eIDAS sont notamment une meilleure sécurité et un meilleur niveau de confiance. Le certificat offre un moyen de vérifier l’identité du détenteur du jeton, ce qui peut être utile pour différentes utilisations, telles que le vote électronique, la gestion logistique ou les transactions financières. Cela offre aussi un moyen de prévenir les fraudes et les accès non autorisés au jeton.
Les risques d’associer un jeton de blockchain à un certificat qualifié eIDAS sont notamment la possibilité que le certificat soit compromis ou révoqué. Si le certificat est compromis, l’identité du détenteur du jeton pourrait être volée. Si le certificat est révoqué, le détenteur du jeton peut se retrouver dans l’incapacité d’accéder au jeton. De plus, l’utilisation de certificats qualifiés eIDAS peut être sujette à des exigences juridiques et réglementaires, lesquelles peuvent être différentes d’une juridiction à une autre.